La grille de vétusté et son application dans les logements

La grille de vétusté joue un rôle important dans la relation entre propriétaire et locataire, facilitant la distinction entre usure normale et dégradations dues au locataire. Généralement jointe à l'état des lieux, elle permet d'évaluer précisément l'état du logement et de clarifier les responsabilités en ce qui concerne les réparations nécessaires. Depuis l'adoption de la loi Alur en 2014, recourir à une grille de vétusté est devenu une pratique répandue, visant à prévenir les conflits lors du départ du locataire. Nous vous proposons un guide sur les principes de base de la grille de vétusté, détaillant son contenu, son application et son rôle essentiel dans l'administration des biens locatifs.
Sommaire

Qu’est-ce qu’une grille de vétusté ?

La grille de vétusté en location est un outil précieux dans la gestion locative. Elle permet d’évaluer l’état de votre logement lors de l’entrée ou de la sortie d’un locataire. Ainsi vous pourrez calculer la vétusté en vous appuyant sur un document prévu à cet effet.

Elle permet de déterminer si des dégradations sont dues à l’usure normale du temps ou si elles résultent d’un usage inapproprié. La négligence de la part du locataire peut parfois être la cause liée à la vétusté accélérée du logement.

Nous vous proposons de découvrir la notion de grille de vétusté et son importance dans la gestion locative.

Définition de la vétusté

La vétusté fait référence à l’état d’usure ou de détérioration qui survient naturellement avec le temps ou à cause de l’utilisation normale des matériaux et des équipements du logement. Cette notion est officiellement décrite comme « l’état d’usure ou de détérioration dû au temps ou à l’usage normal des matériaux et des équipements constituant le logement ».

Un décret propose une définition règlementaire de ce qu’est la vétusté. C’est le décret n° 2016-382 du 30 mars 2016 :

– « l’état d’usure ou de détérioration résultant du temps ou de l’usage normal des matériaux et éléments d’équipement dont est constitué le logement ».

La vétusté est définie donc comme toute dégradation qui n’est pas imputable à une utilisation normale des biens ou équipements. Elle résulte donc d’une usure dite « normale » qui se passe avec le temps.

Définition de la grille de vétusté

Une grille de vétusté est un document qui établit, pour chaque matériau et équipement majeur du logement loué, leur durée de vie estimée et les taux de réduction annuels standards. Ces taux de réduction prennent en compte l’usure jugée normale pour une année, et varient selon l’élément concerné, car leur vitesse d’usure diffère.

C’est ce document qui définit les seuils d’usure tolérés pour les principaux matériaux et équipements composant le logement loué. Elle tient compte de l’ancienneté et de la durée de vie théorique des différents matériaux et équipements présents dans le logement. La grille de vétusté est en général annexée au contrat de bail. Elle sert à évaluer l’état du logement à l’entrée et à la sortie du locataire.

Comment fonctionne une grille de vétusté ?

Cette grille opère en appliquant des pourcentages de réduction annuels sur la valeur initiale des équipements et matériaux, selon leur durée de vie estimée. Par exemple, un équipement prévu pour durer 10 ans avec un taux de réduction de 10% par an verra sa valeur initiale réduite de 50% après 5 ans. La grille peut aussi comporter des périodes de franchise, durant lesquelles aucun dégât n’est supposé se produire, et des valeurs résiduelles, qui indiquent la valeur minimum qu’un équipement garde, même après avoir dépassé sa durée de vie estimée.

Grille de vétusté conforme à la loi Alur- Elan

Le décret cité plus haut ne proposé pas de grille de vétusté officielle ou standard. Locataire et bailleur peuvent se mettre d’accord sur l’utilisation d’une grille de vétusté qui aura fait l’objet d’un accord collectif. La grille devrai comporter les principaux éléments du logement en indiquant la durée de vie théorique et un coefficient d’abattement. Ce coefficient d’abattement pourra servir à déterminer le montant imputé sur le prix des réparations à la charge du locataire.

L’utilisation d’une grille de vétusté ne dispense pas de la réalisation d’un état des lieux conforme au décret.

Comment établir une grille de vétusté ?

Il n’existe pas de grille de vétusté universelle applicable à tous les contrats le location. Chaque grille doit être adaptée aux caractéristiques propres du bien loué. Toutefois, il est possible de suivre certaines règles générales pour établir une grille de vétusté cohérente et réaliste.

Prendre en compte la durée de vie théorique des éléments du logement

Pour chaque composant du logement, il faut se référer à sa durée de vie théorique. Cette durée de vie théorique est la période pendant laquelle il est censé conserver toutes ses qualités fonctionnelles ou esthétiques.

Ces durées de vie théoriques peuvent varier en fonction de la qualité des matériaux et de leur entretien régulier.

Voici quelques exemples de durées de vie théoriques pour différents éléments d’un logement :

  • Peinture : 5 à 10 ans
  • Papier peint : 5 à 15 ans
  • Sols en parquet ou stratifié : 10 à 20 ans
  • Sols en moquette : 5 à 10 ans
  • Équipements sanitaires (lavabo, douche) : 10 à 15 ans
  • Équipements électroménagers (four, réfrigérateur) : 8 à 12 ans

Déterminer les seuils d’usure tolérés

Une fois la durée de vie des éléments du logement est fixée, il faut définir les seuils d’usures tolérés. Ces seuils représentent l’état maximal d’usure acceptable pour un locataire au moment de quitter le logement.

Si une peinture a une durée de vie théorique de 10 ans, on peut considérer qu’elle est vétuste à 100% après 10 ans. Le locataire peut donc laisser une peinture 9 ans présentant une usure de 90% sans retenue sur son dépôt de garantie.

Que contient la grille de vétusté ?

Elle inclut :

Durée de vie théorique : La grille établit une durée de vie théorique pour chaque matériel et équipement, qui varie selon le type d’élément. Par exemple, une porte en bois peut être estimée à 30 ans de vie, tandis qu’un réfrigérateur entre 10 et 15 ans.

Coefficients d’abattement annuels : Ces coefficients déterminent le taux d’usure annuel de chaque élément, permettant de calculer sa valeur résiduelle après un certain temps. Un taux d’abattement de 1,5% annuel indique une réduction de valeur de 1,5% par an.

Période de franchise : Certaines grilles prévoient une période initiale sans usure présumée. Si le locataire part durant cette période, il n’est pas tenu responsable de l’usure constatée.

Valeur résiduelle : C’est la valeur minimale que l’équipement garde après sa durée de vie théorique, importante pour déterminer la responsabilité financière du locataire en cas de besoin de réparation ou remplacement.

Exemples d’éléments inclus : Les grilles de vétusté couvrent des éléments variés comme les peintures, portes, fenêtres, appareils électroménagers, et équipements sanitaires, chacun avec ses propres coefficients d’abattement et durées de vie estimées.

Les différent éléments du logement n’étant pas de même catégorie, la grille de vétusté de l’état des lieux de sortie peut contenir :

  • Les peintures
  • Les parquets et carrelages
  • La robinetterie
  • Le mobilier
  • Le papier peint
  • Les appareils ménagers

Ce qui est important, c’est que pour chaque élément la grille doit indiquer :

  • Sa durée de vie théorique : nombre d’années pendant lesquelles l’élément d’équipement reste en bon état et peut fonctionner correctement.
  • La franchise : la période de franchise, pendant laquelle l’élément d’équipement ne commence pas à se détériorer et au cours de laquelle le locataire est responsable des réparations.
  • Le taux d’abattement annuel : taux d’usure annuel de l’élément d’équipement.
  • La part résiduelle : représente la part des frais de réparation de l’élément ou équipement incombant au locataire. Applicable lorsque le taux d’usure atteint 100%.

Comment utiliser la grille de vétusté lors des états des lieux ?

Lors de l’état des lieux d’entrée, propriétaire et locataire doivent noter l’ensemble des de l’état de chaque élément du logement. La grille permettra une notation précise de ces éléments ou composants.

Cette évaluation permettra de prévoir les travaux et entretiens à réaliser tout au long de la location.

Au moment de l’état des lieux de sortie, il convient de comparer l’état actuel des éléments du logement avec leur état initial.

Si une dégradation dépasse le seuil d’usure toléré par la grille, le locataire devra assumer les frais de remise en état. Il pourra alors réaliser les travaux lui même ou en indemnisant le bailleur pour les frais engagés.

Pour les grosses réparations ne pouvant être réaliser par le locataire, l’intervention d’un professionnel deviendra alors obligé.

Quelles sont les dégradations imputables au propriétaire ?

Le propriétaire à une obligation de délivrer un logement en bon état. Il doit doit prendre en charge l’entretien normal du logement comprenant les travaux nécessaire au respect des critères d’un logement décent (eau, courant, gaz..)

Des dégradations comme un frigo qui tombe en passe a cause de l’usure ou des plaques chauffantes défectueuse sont à sa charge.

Tout ce qui relève de l’entretien courant sera en général à la charge du propriétaire. Un frigo qui tombe en panne au bout d’une semaine de location est forcément du fait de sa durée de vie. Le locataire ne pourra pas être tenu responsable. Il faut faire preuve d’honnêteté et de bon sens pour que la location se passe au mieux et que chacune des partie soit responsabilisé sur ses droits et obligations.

Exemple concret d’utilisation de la grille de vétusté

Imaginons un logement équipé d’un sol stratifié de 8 ans.

Selon la grille de vétusté, ce revêtement a une durée de vie théorique de 10 ans. À l’état des lieux d’entrée, le sol présente quelques rayures légères, correspondant à une usure de 30 % selon la grille. Lors de l’état des lieux de sortie, on constate des rayures plus prononcées, correspondant à une usure de 50 %.

Dans ce cas, le locataire ne pourra pas être tenu responsable des rayures supplémentaires, car elles restent inférieures au seuil d’usure toléré (80 %) pour un sol stratifié de 8 ans. C’est dans ce cas une usure normale du sol.

Comment calculer la vétusté ?

Pour évaluer correctement la valeur résiduelle des équipements et matériaux dans un logement, il est essentiel de savoir calculer leur vétusté. Voici comment procéder :

Étape 1 : Identifier la durée de vie théorique de l’objet. Chaque élément possède une durée de vie qui lui est propre, variant selon son type. Ainsi, un réfrigérateur peut avoir une durée de vie estimée à 10 ans, alors qu’une peinture peut durer 7 ans.

Étape 2 : Appliquer le coefficient d’abattement annuel. Après avoir déterminé la durée de vie théorique, il faut appliquer le taux d’usure annuel de l’objet. Par exemple, un équipement se dépréciant de 10% annuellement perdra cette valeur chaque année.

Étape 3 : Considérer la période de franchise. Certaines évaluations de vétusté prennent en compte une période initiale sans usure. Passé ce délai, l’abattement commence à s’appliquer dès la fin de cette période de franchise.

Étape 4 : Calculer la valeur résiduelle. La valeur résiduelle se trouve en multipliant la valeur initiale de l’objet par le pourcentage restant après déduction de la vétusté accumulée. Par exemple, un équipement coûtant initialement 3 000 €, avec une durée de vie de 7 ans, une franchise d’1 an et un taux d’abattement de 15% annuellement, aurait une valeur résiduelle de 2 550 € après 2 ans d’utilisation (3 000 € – 450 €).

Exemple de calcul : Imaginons un aspirateur d’une durée de vie de 15 ans, se dépréciant à un taux de 7% par an. Après 10 ans, la vétusté atteindrait 70% (10 ans * 7%). Si l’aspirateur valait initialement 500 €, sa valeur résiduelle s’élèverait alors à 150 € (500 € * 30%).

Cette méthode permet une estimation précise de la valeur résiduelle des équipements et assure une répartition équitable des frais de réparation entre propriétaire et locataire, basée sur la vétusté et les dommages imputables au locataire.

Exemple de grille de vétusté

Illustrons le fonctionnement d’une grille de vétusté à travers un exemple concret, en se basant sur des équipements et matériaux typiques d’un logement. Ci-dessous, un tableau résume la durée de vie estimée, la période de franchise, ainsi que les taux d’abattement annuels pour divers éléments.

ÉquipementDurée de vieDurée de la franchiseTaux d’abattement annuelPart résiduelle
Peintures7 ans1 an15%10%
Papier peint7 ans1 an15%10%
Parquet et carrelage15 ans9 ans15%10%
Appareils ménagers8 ans5 ans2%25%
Robinetterie15 ans2 ans6%15%

Exemple de calcul pour les peintures : Imaginons que les peintures d’un logement soient refaites juste avant l’arrivée d’un locataire qui part après 5 ans. La durée de vie théorique des peintures étant de 7 ans, avec une période de franchise d’1 an et un taux d’abattement de 15% par an, nous avons :

Après la franchise, 4 ans se sont écoulés, représentant une usure totale de 60% (4 ans à 15% par an). Si le coût initial des peintures était de 1 000 €, la valeur résiduelle après 5 ans serait donc de 400 € (1 000 € – 60%).

Cet exemple démontre la manière dont la grille de vétusté aide à répartir équitablement les coûts de réparation entre le locataire et le propriétaire, basée sur la vétusté normale des équipements et matériaux.

Comment utiliser une grille de vétusté ?

Pour évaluer de manière objective et équitable l’état des équipements et matériaux d’un logement, l’utilisation d’une grille de vétusté est indispensable. Suivez ces étapes pour une utilisation efficace :

1. Choisir une grille de vétusté

La première étape est de sélectionner une grille de vétusté adaptée aux caractéristiques spécifiques de votre logement. Les grilles peuvent différer selon les régions et les types de biens loués. Il est conseillé d’opter pour une grille établie dans le cadre d’un accord collectif entre représentants de locataires et de bailleurs, conformément à la loi Alur.

2. Annexer la grille de vétusté au contrat de location

Après avoir choisi la grille adéquate, il est nécessaire de l’annexer au contrat de location. Cette démarche précise les responsabilités du locataire et du propriétaire en matière d’entretien et de réparations.

3. Réaliser l’état des lieux d’entrée et de sortie

L’état des lieux d’entrée et de sortie est essentiel. L’état des lieux d’entrée documente l’état initial des équipements et matériaux, tandis que celui de sortie permet de comparer cet état avec la situation actuelle, afin d’identifier les dégradations dues à la vétusté ou à la responsabilité du locataire.

4. Appliquer la grille de vétusté pour évaluer les dégradations

Au moment de l’état des lieux de sortie, la grille de vétusté doit être utilisée pour évaluer la dégradation de chaque équipement et matériau. En comparant la durée de vie théorique à la période d’occupation du locataire et en appliquant les coefficients d’abattement annuels, il est possible de calculer la valeur résiduelle de chaque élément. Cela facilite la distinction entre les dégradations liées à la vétusté et celles imputables au locataire.

5. Résoudre les litiges éventuels

En présence d’un désaccord entre le propriétaire et le locataire, la grille de vétusté constitue un outil objectif de référence pour établir les responsabilités de chacun. Elle joue un rôle central dans la prévention des conflits en offrant une base solide et détaillée pour l’évaluation des dommages et des coûts y afférents.

En appliquant ces recommandations, vous serez en mesure d’exploiter de façon efficace et équitable une grille de vétusté, assurant ainsi une gestion transparente des questions relatives à l’usure normale et aux réparations dans le cadre d’un bail.

Comment calculer la vétusté des équipements d’un logement ?

Pour évaluer correctement la vétusté des équipements dans un logement, il est essentiel de suivre une méthode précise. Voici les étapes à suivre pour y parvenir :

Déterminer la durée de vie théorique

Commencez par estimer la durée de vie théorique de chaque équipement ou matériau dans le logement, qui varie selon son type. Cette information est souvent fournie dans une grille de vétusté standard. À titre d’exemple, la durée de vie théorique des peintures est estimée à 7 ans, alors que celle des canalisations est de 15 ans.

Appliquer le coefficient d’abattement annuel

Après avoir déterminé la durée de vie théorique, il faut appliquer à chaque équipement le coefficient d’abattement annuel adéquat. Ce coefficient, qui varie en fonction de l’élément concerné, représente le pourcentage de dépréciation annuelle. Par exemple, pour les peintures, le taux d’abattement pourrait être de 15% par an, tandis que pour les canalisations, il pourrait être de 8% par an.

Prendre en compte la franchise

Il est également important de considérer toute franchise éventuelle, définie comme une période initiale pendant laquelle aucun abattement n’est appliqué à la valeur de l’équipement. Par exemple, une franchise d’un an signifie que l’équipement ne subira aucun abattement durant les 12 premiers mois.

Calculer la valeur résiduelle

Enfin, calculez la valeur résiduelle de l’équipement en prenant en compte sa durée d’utilisation réelle et les coefficients d’abattement appliqués. Par exemple, un équipement avec une valeur initiale de 1 000 €, ayant une durée de vie théorique de 7 ans, une franchise d’un an et un taux d’abattement de 15% par an, aurait une valeur résiduelle de 400 € après 5 ans d’utilisation, soit une dépréciation de 60%.

Exemple de calcul

Imaginons que vous possédiez un réfrigérateur ayant une espérance de vie de 10 ans, bénéficiant d’une franchise de 2 ans et soumis à un taux de dépréciation annuel de 10%. Dans l’hypothèse où le locataire décide de partir après 8 ans d’usage, il est nécessaire de calculer la valeur résiduelle de l’appareil. Pour ce faire, on applique le taux de dépréciation sur les 6 années excédant la période de franchise. Ainsi, la valeur résiduelle s’établit à 40% de la valeur d’achat originale, après déduction des 60% représentant la dépréciation accumulée sur cette période.

Cette méthode de calcul permet de déterminer de manière juste et précise la valeur résiduelle des équipements, facilitant ainsi la répartition équitable des frais de réparation entre le propriétaire et le locataire.

Qui paie les réparations et détériorations du bien ?

La répartition des coûts de réparations et de détériorations entre le locataire et le propriétaire est clairement définie par la législation. Voici une vue d’ensemble des obligations de chacune des parties.

Les obligations du locataire

Le locataire est tenu de réaliser l’entretien courant du logement ainsi que les réparations mineures qui peuvent survenir. Cela comprend le nettoyage régulier, le remplacement des ampoules, l’entretien des jardins ou cours privatives, et la maintenance des équipements mis à disposition dans le logement.

Il est également responsable des réparations nécessitées par une utilisation inappropriée du logement, incluant les dommages causés par lui, ses invités, ou ses animaux domestiques.

Les obligations du propriétaire

Le propriétaire doit s’occuper des réparations majeures et de l’entretien significatif du logement. Cela englobe les réparations dues à l’usure naturelle, les défauts de construction, et les situations de force majeure. Il est ainsi en charge des réparations de la plomberie, de l’électricité, et du remplacement d’équipements importants qui ne sont plus en état de fonctionnement.

Quelles sont les dégradations et les réparations imputables au locataire ?

Les dégradations et réparations imputables au locataire sont celles résultant d’une utilisation inadéquate du logement. Cela inclut les dommages causés par le locataire, ses invités, ou ses animaux. Le locataire est aussi responsable de l’entretien régulier et des petites réparations, comme le graissage des charnières, l’entretien des verrous, et le remplacement de petites pièces.

Quelles sont les dégradations et les réparations imputables au propriétaire ?

Les dégradations et réparations imputables au propriétaire sont celles résultant de l’usure naturelle, des malfaçons, et des événements imprévisibles. Le propriétaire est tenu de réaliser les réparations importantes, telles que le remplacement d’appareils obsolètes ou en panne, les réparations de la plomberie, et les travaux nécessaires pour maintenir le logement en bon état.

Cette distinction clarifie les responsabilités du locataire et du propriétaire, prévenant ainsi les conflits et garantissant une gestion juste des réparations et des détériorations du bien.

Guide pratique : Utiliser une grille de vétusté

Pour mettre en œuvre une grille de vétusté efficacement dans un contrat de location, suivez ces étapes essentielles. Ce guide vous accompagne dans l’élaboration et l’application d’une grille de vétusté.

1. Sélection de la grille de vétusté

La première démarche est de sélectionner une grille de vétusté adaptée à votre cas. Depuis la loi Alur de 2014, privilégiez une grille élaborée à partir d’un accord collectif entre représentants de locataires et de bailleurs. Cela assure son équité et sa reconnaissance par toutes les parties.

2. Inclusion de la grille de vétusté dans le contrat de location

Après avoir choisi la grille appropriée, il est impératif de l’ajouter en annexe au contrat de location. Cela définit clairement les responsabilités du locataire et du propriétaire en matière d’entretien et de réparations. Le locataire peut demander l’ajout d’une grille de vétusté au contrat, bien que son inclusion ne soit pas obligatoire.

3. Établissement de l’état des lieux

L’état des lieux d’entrée et de sortie est fondamental pour l’application de la grille de vétusté. L’état des lieux initial permet de documenter l’état des équipements et matériaux à l’arrivée. À la sortie, cette référence initiale aide à distinguer les dégradations dues à la vétusté de celles imputables au locataire.

4. Mise en application de la grille de vétusté

Au moment de l’état des lieux de sortie, la grille de vétusté sert à évaluer l’usure de chaque élément. Comparez sa durée de vie estimée à la période d’occupation par le locataire et ajustez selon les coefficients de dépréciation annuels pour estimer la valeur résiduelle. Prenez en compte la période initiale de non-détérioration, ou franchise, dans vos calculs.

5. Gestion des litiges

Face à un litige entre propriétaire et locataire, la grille de vétusté joue un rôle important en offrant un cadre objectif pour identifier les responsabilités de chacun. Cet outil prévient les désaccords en fournissant des critères clairs et précis pour évaluer les dommages et les coûts de réparation. Il est essentiel de garder une trace de tous les documents justifiant les réparations et l’entretien effectués afin de renforcer votre position.

En adoptant cette démarche, vous serez en mesure de gérer de façon juste et transparente les questions d’usure et de réparations dans le cadre d’un bail, grâce à l’utilisation adéquate de la grille de vétusté.

Recours en cas de litige

Face à un litige lié à la location d’un logement, adopter une démarche structurée est essentiel pour le résoudre efficacement et justement. Suivez ces étapes pour engager un recours :

1. Dialogue et tentative de résolution amiable

Initiez la résolution du litige par un dialogue direct entre les parties concernées. Cette méthode favorise souvent une résolution rapide et sans coûts additionnels. Garder une attitude courtoise et empathique est indispensable pour faciliter les échanges.

2. Envoi d’un courrier recommandé

Si le dialogue n’aboutit pas, envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception, détaillant les faits avec précision, y compris les dates et montants impliqués. Joindre des documents et photos à l’appui de votre dossier est judicieux.

3. Conciliation

En absence de résultat suite au courrier recommandé, la conciliation via un tiers neutre, tel un conciliateur de justice, peut être envisagée. Cette étape est gratuite et vise à établir un accord entre les parties. Pour certains litiges, comme ceux relatifs au loyer, au dépôt de garantie, ou à la décence du logement, la saisine de la Commission Départementale de Conciliation (CDC) peut être requise.

4. Saisine de la justice

Si la conciliation échoue ou si l’accord trouvé n’est pas respecté, il devient nécessaire de saisir la justice. Le Juge des contentieux de la protection (JCP) du tribunal judiciaire est compétent en matière de litiges locatifs. Vous disposez de trois ans pour saisir le juge à compter de la manifestation du litige. Bien qu’un avocat ne soit pas obligatoire pour les baux d’habitation, son intervention peut s’avérer utile selon la complexité du cas.

En suivant ces étapes, vous serez mieux préparé à gérer les litiges liés à la location d’un logement, réduisant ainsi le risque de conflits longs et onéreux.

Conclusion

La grille de vétusté s’avère être un outil essentiel pour une gestion juste et transparente des questions d’usure et de réparations dans le cadre d’un contrat de location. Elle joue un rôle clé dans la détermination des responsabilités financières entre locataires et propriétaires, basée sur la vétusté attendue des équipements et matériaux. Pour garantir son efficacité, il est important de l’ajouter au contrat de location, de la réviser lors des états des lieux d’entrée et de sortie, et de s’en servir comme base pour évaluer les frais de réparation.

En adoptant cette pratique, vous réduirez le risque de conflits et favoriserez une gestion locative sereine. Intégrer une grille de vétusté à vos contrats de location contribue à une gestion plus transparente et équitable pour toutes les parties impliquées.

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